UNE EGLISE MOCHE FAIT FUIR.
L´église, déjà tombée dans tous les poncifs les plus ordinaires, essaie de nous faire comprendre que se montrer beau et glorieux c´est tricher. Résultat elle devient parfois tellement moche, qu´il est pour beaucoup préférable de fuir au plus vite. Le pas beau, le normal, la grisaille, ils ont cela tous les jours devant eux.
Pas grave dit-on, il faut faire pauvre! Alors on porte des fringues et des tennis aux pieds, les claquettes n´ayant pas encore fait apparition. Et finalement, à force de faire pauvre dans l´apparence, ont fini par faire pauvre en esprit aussi. Résultat nous avons une église confondant compréhension et acceptation. Les absolus c´est pour les saints, tout le monde « il est beau et gentil », faites ce que vous pouvez, le Seigneur vous pardonnera.
Nos princes de l´église, oui désolé mais vous l´êtes ou devriez l´être, n’ont pas compris qu’une Église pauvre, ce n’est pas une pauvre église en lambeaux. Le curé d’Ars vivait pauvrement avec des ornements liturgiques magnifiques. Or la beauté, l´exceptionnel, est par essence divine et nous serions certainement déçu d´être reçu un jours-là haut par un clochard en guenilles. Et même si je me trompe, ici en bas, Dieu, ce clochard de la sagesse, à droit à tous nos égards.
Et derrière le beau il y a des heures de travail d’artisans, de peintres, de sculpteurs ou de compositeurs et les orthodoxes avec leurs icônes qu´ils vénèrent en les embrassant, nous font comprendre que le travail des artistes est aussi une prière.
Et comme nous sommes tous l´église, il faut crier haut et fort ce que l´on pense, mais surtout pas la quitter. C´est notre église, faites d´hommes comme nous, qui parfois pensent bien faire, même quand ils font mal.
En partie de Georges Michel 12 juin 2022