OH MARIANNE, REVEILLE TOI.
Surgie des flots de sang de la Révolution française, furieuse et dépoitraillée, coiffée de ton bonnet phrygien, Marianne réveille-toi! Tu es la figure opposée du monarque que les anglais viennent de perdre, mais comme elle, tu t’affiches sur les timbres et la monnaie.
Tu es belle et vulgaire à la fois, tu affiches ton innocence en montrant fièrement ta poitrine et tu es couverte d´un bonnet phrygien pour montrer qui tu es. Tu as fait rêver les révolutionnaires qui pensaient bien faire avec leur guillotine dégoulinante de sang, la terreur et leurs noyades de Nantes, alors meurtrie et dépitée, tu as laissé la place à l´abeille d´un empereur qui travailla sans relâche au renouveau dont tu rêvais. Tu as regardé sans rien dire quelques rois de passage, attendant patiemment que les temps changent.
As-tu peur ou as-tu honte? Le peuple de France t´a défendu par deux fois avec courage et vaillance, une fois contre les casques à pointe et une autre fois contre la tyrannie du socialisme national qui rêvait du grand blond arien. Mais voilà tu sembles de nouveau te cacher.
Comme feu la reine, tu jouis des mêmes fastes, d´un protocole rigide mais utile, d´une garde à cheval et de châteaux à n´en plus finir, mais il te manque la couronne, les carrosses et les traditions. Tu as beau être belle, tu ne suscites pas en France l’amour que les Anglais éprouvent pour leur reine, proche de tous et lointaine à la fois. Tu n’es qu´un symbole silencieux, qui jamais ne défraye la chronique sauf quand tu es représenté par un président qui se veut tellement normal que tu en a honte. Ses frasques nocturnes pourtant, valent bien celles de la famille royale en Angleterre, avec l´élégance en moins.
Alors Marianne, montre-toi de nouveau. N´écoute pas ceux qui veulent prendre ta place en couvrant ton sein et en te faisant porter un voile, ni ceux qui sous prétexte de genre, vont te faire porter une barbe. Ne renie pas ton passé, mais montre nous le chemin du renouveau comme tu là déjà fait à plusieurs reprises. Ton bonnet phrygien est tout aussi démodé que les chapeaux que portait feu la reine et on est prêt à te défendre, sans pour autant oublier que sans les fleurs de Lys, tu n’existerais même pas.
Réactions à l´article de Marc Baudriller 9 septembre 2022