PROMESSES ET INTENTIONS. « Rira bien qui rira le dernier »
Par Romée d´Harambure
Nos journalistes ont la fâcheuse tendance à considérer que nos politiciens promettent lors de leurs discours alors qu´ils n´évoquent que des projets selon les circonstances du moment. Or ces derniers peuvent changer d´avis ce qui est une preuve d´intelligences. Résultat nous avons des menteurs qui ne mentent pas mais qui changent d´avis selon les circonstances. On veut une Europe unie, mais qui dit unie ne veut pas dire uniforme et tout accepter, l´origine des principes qui nous sont imposés n´étant pas la justification de leurs véracités. Alors la politique du bâton et de la carotte, qui devrait être réservée aux ânes, devient notre quotidien.
Cette façon de penser est une vision bien simpliste des arcanes de la politique et quelques grands de l´histoire nous montrent le contraire. Talleyrand disait avec sa désinvolture intellectuelle que « Les traditions étaient une question de dates.» Il en est de même des héros des batailles perdues qui ne sont pas moins héros des batailles gagnées. La politique est changeante alors que l´héroïsme ne l´est jamais. Les morts de la guillotine, les morts des vaincus de Sedan, ceux des casques à pointe, des cosaques défendant le Tsar et même ceux de la division Charlemagne sous
l´uniforme ennemi, ne sont pas moins héros que les morts des vainqueurs. Quant aux milliers de morts des chambres à gaz du socialisme dit national, s´ils ne sont pas des héros, ils sont néanmoins martyr collectif de l´histoire ce qui est encore plus grandiose au sens du don de soi pour un avenir encore incertain. Peux être qu´ils ne s´en rendaient pas compte eux-mêmes, mais le mieux que l´on puisse faire est de les honorer en se souvenant. Ergo si le traitre de l´un devient le héros de l´autre et vis- versa, la constance de caractère ne se juge que par les faits.
Talleyrand a trahi tous les régimes pour le bien de la France et celui de ses poches bien entendu. Ce faisant il mettait son intelligence du moment à son profit ce qui avait pour conséquence que son analyse des évènements que subissait la France lui était plus importante que les régimes politiques provisoires. Le grand De Gaulle en a fait de même au moment où il a fui la France pour Londres et en particulier lorsqu´il disait à une foule massée à Alger «Je vous ai compris» ce qui permettait à chacun de voir en lui le défenseur de ses idées. Ce n´est que bien plus tard que ce qu´il avait compris était une trahison pour ceux qui l´avaient écouté. Mais que faire d´une Algérie, département français avec 30 Millions de musulmans, alors que nous ne sommes pas même capable d´intégrer les quelques 10 millions que certains considèrent comme vivant à nos crochets.
Le diable boiteux comme on disait de Talleyrand et le général réfractaire du 18 juin qui n´avaient rien de semblable, avaient cependant en commun l´intelligence pragmatique du moment avec des visions d´avenir au profit de la France. Les deux étaient hors du temps. L´un en bas de soie entouré de «sans culotte», l´autre en uniforme entouré de grands secrétaires d´Etat et l´histoire a jugé, non parfois sans sévérité, la justesse de leurs propos exprimés au bon moment, ni trop tôt, ni trop tard.
Et comment analyser les incessants retours du plus roublard d´esprit du siècle dernier? Celui qui a été capable de commencer sa carrière politique à droite pour finir à gauche en devenant le premier président socialiste et ordonner les nationalisations les plus infantiles qui soient, histoire de convaincre à jamais ses partisans que le socialisme d´état est une déchéance sociale généralisée. Avec son sourire narquois et son verbe remarquable, il fut capable d´expliquer peu de temps après, que pas lui mais les français faisaient fausse route et qu´il convenait de redonner un peu d´espoir à tous ceux qui travaillaient. Un grand homme mal compris, qui se complaisait à l´être, tant il se considérait comme étant devant l´histoire qui le jugera plus tard. Ces coreligionnaires, eux, ne l´avaient pas compris, tant ils étaient déconnectés de la réalité par ésprit de théorie. Le résultat parle de soi-même.
Depuis, la politique du quotidien a repris le dessus, sans fard, ni fioritures et le français, parfois boudeur et souvent querelleur, n´a été en aucune mesure de s´affirmer. Les journeaux l´ont fait à sa place. Résultat, après les affres d´un socialisme moribond et sectaire ils votent pour une grande gueule qui fera ce qu´ il peut pour redresser le navire qui sombre, (Sarkozy) mais cela ne durera pas et sera suivie par la normalité la plus ennuyeuse, celle d´une intelligence sans pragmatisme, parlant des « sans dents » à sa maitresse du moment avant de s´engager dans d´autres débats amoureux et cela, sans oublier de se confier à des journalistes pour expliquer en long et large que personne ne le comprend. Pauvre homme! Pas grave, le régime lui permet de se retirer avec l´assurance d´une vie meilleure, gardant chauffeur et appartement de fonction pour aller signer ses mémoires dans les centres commerciaux. Mon Dieu que la France est tombée bas, avec cette normalité promise et respectée. La suite sera l´inverse, un pragmatisme défiant toute intelligence pourtant mainte fois exprimée par le « En même temps » pendant que la France se meurt d´elle- même en se laissant envouter par des idéologies sectaires.
Alors non, aujourd´hui nous n´avons plus de choix. Seuls les plateaux de télévisions pensent encore pouvoir convaincre et se faisant, influencer le peuple. Mais le peuple rechigne à devenir l´instrument mortifère de ce pays qui a mille ans et une histoire à rebondissements. Personne n´ose le dire, mais le virus qui nous ronge depuis, nous libère des vieux et des retraités à payer chaque mois, quant à l´avortement, il nous libère de cette enfance qui n´a de toute façon aucun avenir, tant le monde est en proie à sa propre destruction. Avec un tel courant de penser, égoïste et replier sur soi-même, nous sommes en marche vers le nouveau monde, celui dont les Trans humanistes rêvent, mais aussi celui que je combats de toute mes forces.
Alors que penser de tout cela ? Mais rien, laisser passer et réjouissons-nous que les affres de la société s´autodétruises. Le moment viendra où nous aurons la possibilité de tout reconstruire autrement. Le tout est de savoir attendre et plus que jamais le dicton « rira bien qui rira le dernier » devient l´espoir de la majorité silencieuse.