MORALE ECONOMIQUE DU MOMENT
Romée d´Harambure.
REND A CESAR CE QUI APPARTIENT A CESAR
Ce proverbe du Christ comporte bien des sagesses, mais malheureusement il ne dit ce qui appartient à César et ce qui ne lui appartient pas. Il nous laisse libre de décider ce qui est donc du ressort de notre conscience, mais en avons-nous une quand nous déclarons nos impôts? Je ne le crois pas car c´est perçu comme une obligation à laquelle nous cherchons à échapper. C´est donc une attitude personnelle qui est en cause et sur laquelle il convient de travailler en essayant de convaincre le contribuable que le paiement des impôts est une bonne chose pour la collectivité. Cela exige un peu de conviction, d´explication et pourquoi pas de mise en responsabilité. Alors comment faire ?
Une des solutions serait d´intégrer le contribuable aux décisions et pas seulement par le vote d´un gouvernement tous les 5 ans, mais en lui laissant le choix pour un certain pourcentage de déterminer au profit de quel domaine ses impôts seront utilisés. Cela exige de déterminer le % qui est mis à la discrétion du contribuable, sachant que de toute façon le % le plus important doit rester aux décisions du régalien. Alors pourquoi pas proposer à chaque contribuable lors de sa déclaration d´impôts d´exprimer un choix personnel au regard de l´utilisation de ce qu´il paye. Il est à parier que la plupart des contribuables exprimeront leurs souhaits au regard de l´éducation nationale ou des hôpitaux. Cela n´est pas grave car un système de répartition permettrai de réguler ce point et les entreprises caritatives pourraient en être les grands bénéficiaires. Toujours est-il que la question est à creuser mais qu´ elle aurait l´avantage d´une participation directe du contribuable aux dépenses de son pays.
PARADIS FISCAUX ET ENFER FISCAUX
Curieusement les paradis fiscaux sont montrés du doigt et rendues responsables de tous nos maux. Le contribuable qui utilise un paradis fiscal est un escroc. Mais cela n´est pas vrai. Il utilise les paradis fiscaux uniquement parce qu´il veut fuir les enfers fiscaux. Alors tout est fait pour contrecarrer ces paradis fiscaux sauf une seule chose qui serait le meilleur moyen pour éviter de les alimenter, réduire la pression fiscale pour assécher la fuite des contribuables. L´avantage serait immédiat tant il est vrai que l´impôt tue l´impôt et qu´une redistribution économique et pas seulement sociale serait utile pour beaucoup. A noter au passage que les pays dit moralisateurs ne se gêne pas d´entretenir des paradis fiscaux comme l´Angleterre avec les iles anglo-normandes, les Etats Unis d´Amérique avec le Delaware, et l´Europe avec les dispositions concernant le Luxembourg, la Hollande et l´Irlande que les grands groupes ne se gênent pas pour utiliser. Je peux les comprendre même si cela est parfaitement injuste sur le plan moral et social. On nous parle d´une taxe sur les produits financiers, d´imposition pour les Gaffa, d´une unification de la législation fiscale entre les pays, mais nous sommes encore loin d´avoir trouvé la solution et en attendant les pays se font avec plaisir concurrence. Une moralisation de la fiscalité serait un premier pas. Rend à César ce qui lui appartient. Et là est le point central car Il s´agit bien de lui rendre quelque chose, ce qui présuppose que César a au préalable donné. Dans la mesure où nous avons des organismes internationaux pour le commerce et le travail, un équivalent pourrait parfaitement avoir lieu pour la fiscalité. Non il ne s´agit pas d´unifier le monde entier sur la base d´une même imposition car il convient de laisser les gouvernements libres de déterminer leurs priorités, mais il s´agit d´éviter les transferts purement fiscaux.
PAYS RICHES ET PAYS PAUVRES
En réalité une telle comparaison est une constatation de succès ou d´échec. Par mesure de politesse on ne parle plus de pays sous développé mais seulement de pays en développement, mais même sans l´expression, le jugement reste. Alors oui, je vois que certain pays vivent mieux que d´autre, ont une meilleur sécurité sociale, tout autant d´autoroute, tout autant d´hôpitaux et pourtant ils n´ont pas cet impôt sur la mort que nous appelons impôt de succession lequel détruit plus qu´ il ne rapporte. Celui qui donne ou plutôt celui qui est mort, n´a t´-il pas déjà payé les impôts sur ce qu´il a gagné? Et parce qu´il a eu la malchance de mourir, doit on punir ses héritiers? Ne serait-il pas plus avantageux de multiplier les conditions de non-paiement de cet impôt si les investissements qui en suivront sont faits au profit de l´économie ? Question idiote me diront certains car ils ne veulent pas me répondre.
EGALITÉ OU EGALITARISME
Malheureusement en France nous avons transformé l´Egalité, composante de notre devise, en égalitarisme poussé à l´extrême au point de devenir injuste et totalement disproportionné à la réalité. Il en est ainsi de la contravention qui est la même pour un chômeur que pour une grand industriel. Pour l´un cela veut dire beaucoup, pour l´autre quantité négligeable. Il en est de même pour les allocations familiale qui sont les mêmes pour tous alors que certains pourraient parfaitement s´en passer. Et l´on voit ici à quel point l´égalité est mal comprise, car elle est fonction du nombre et pas de la raison. Loin de moi toute velléité de revenir au cens d´autrefois qui donnait priorité à l´aspect financier de celui qui vote, mais pourquoi cet égalitarisme où le vote d´un chômeur vivant aux coûts de la société a la même valeur qu´un grand professeur, un académicien, un prix Nobel ou un prix Goncourt, un médecin, un grand artiste ou un industriel qui donne du travail à des centaines de personnes? Ce faisant une démocratie adaptée serait certainement plus représentative de la réalité de la société qu´ une démocratie à base d´égalitarisme, injuste et désuète.
CONCLUSION
Il y aurait encore beaucoup de thèmes à débattre, mais comment faire pour introduire un peu de morale dans la politique. La capacité de l´intelligence artificielle nous est donnée mais encore faut-il être en mesure de nous en servir. L’égalitarisme qui n´a plus rien à voir avec l´Egalité, la prépondérance des droits des minorités sur la majorité, le principe de prudence qui dénature toute décision au point qu´il est préférable de ne plus décider, le pas de vague, pas de confrontation et la pensée unique provoque une mélancolie sans fin. Le long terme est demain et l´avenir c´est pour nos petits-enfants. Mais que dis-je, nos petits enfants ne sauront plus de quelles éprouvettes ils sont nés, ils auront des gênes dont ils ne connaîtront pas l´histoire et qui dit histoire dit passé révolu. L´égalitarisme à la française tue tout, bafoue l´Egalité, la réduit à un simple chiffre arithmétique sans tenir compte d´aucune moralité ni vision d´avenir. Un drame institutionnel en provenance d´un fausse interprétation.