Harambure documents sur Jacques de Chabrillan
Jacques de Chabrillan était diplômé des sciences politiques et licencié en droit. Il fut à l´origine du prototype d´Elytroplan de son cousin Charles de Rougé et qui fut donné par son beau-frère, le comte Bertrand de La Poëze d´Harambure, aux Ailes de France et par la suite au Musée de l´Air et de l´Espace.
‑ Brevet d’Invention N. 847.241 : « Dispositif perfectionnant les engins aériens » dit Elytroplan. Brevet délivré le 20 juin 1939 et publié le 5 octobre 1939. Brevet Militaire d’Observateur en Avion : Délivré le 27 juillet 1937 à Versailles sous le numéro 3.416 .
* Londres, 28 août 1942 Cité à l´Ordre de l’Armée de l’Air. O.G. N0 293
* Médaille de la Résistance Française N’ 4.091, par décret du 11 mars 1947 au Lieutenant Jacques de Chabrillan. . Par Décret de 8 juin 1951 il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume de Guigues de Moreton de Chabrillan .
Renseignements sur son décès: Le lieutenant Yves Lamy écrit le 25 juin 1942 à sa mère, la marquise de Chabruillan, les circonstances du décès de son fils. C’est au cours d’une observation à bord d’un Potez 63, que l’avion s’écrase sur les montagnes du Liban, tuant sur le coup son passager. Yves Lamy prend alors possession des ses affaires personnelles en vue de les lui faire parvenir, mais c’est au cours du voyage le bâtiment ramenant les affaires fut torpillé et coula à pic.
FFL Emission radiophonique, Direction de l´Information. 14 Mai 1942 au matin. L´aumônier des F.A.F.L. parles aux femmes de France et particulièrement à la marquise de Chabrillan
C’est à vous toutes que je m’adresse aujourd’hui, … mères qui avez un fils au combat en parlant à l’une d’entre vous qui vient d’être cruellement éprouvée par la perte de son fils, …
Chère Madame, que ce moyen de parvenir jusqu’à vous ne vous paraisse pas sacrilège. Mais il me semble que mon devoir de prêtre et d’ami intime de votre fils est de vous dire combien il vous a aimée jusqu’à la fin. ….
Voici les passages du testament spirituel qu’il m’a confiée et qui laissent mieux voir la noblesse de son cœur et la profondeur de son affection filiale.
« Je demande, écrit‑il au Père aumônier des F.A.F.L., de bien vouloir assurer ma mère que j’ai toujours servi avec honneur et fidélité, selon la tradition chrétienne de ma famille. je demande pardon à ma très chère mère de toutes les peines qu’elle aura eues par moi. Qu’elle sache bien que le dur sacrifice de l’exil et de l’absence des êtres chers, je me le suis imposé pour servir mon pays et rester fidèle à la tradition de ma famille qui a donné à la chrétienté le vainqueur de Lépante et à la France de nombreux fils morts pour la gloire, sous tous les régimes et sous tous les cieux. Cette guerre, en effet, est une guerre sainte parce qu’elle est conduite contre l’ennemi le plus implacable de la religion et contre l’ennemi mortel de notre Pays. Ne pas combattre, en pareil cas, mais réserver ses armes, serait, à mes yeux, une lâcheté indigne de la France, indigne de ma Maison. je me suis toujours souvenu que notre devise était : « Plutôt mourir que se rendre ». »
« J’ai conscience, dès lors, d’avoir agi suivant la ligne de conduite traditionnelle de ma famille, et, dernier descendant de ma race d’être mort pour la gloire. Se montrer digne d’une longue tradition de gloire et de sacrifice était une lourde tâche pour moi; j’espère m’en être acquitté en mourant pour mon pays. je suis certain que Dieu ne permettra pas que ce sacrifice soit vain. »
Je vous demande pardon, Madame, d’avoir troublé votre douloureux recueillement. Ce n’est pas vous, ô mères françaises et chrétiennes, qui vous y opposerez. Car cette fois, cette ardeur, cet héroïsme, c’est vous‑mêmes qui les avez donnée à vos fils avec votre sang.