EDUCATION NATIONALE, UN SUCCÉS REMARQUABLE

Par Romée d´Harambure

Constater son échec est devenu une évidence et le très faible niveau de connaissances de nos élèves commence à faire la joie de nos concurrents mais aussi des grandes marques.

La situation. Aller à l’école est une obligation mais obligation de résultats, car l´ Education Nationale ne se donne plus pour but de former les futures élites du pays, mais d´administrer des dossiers avec des méthodes éducatives. Celles-ci ne sont bien entendu critiquées que par tous ceux qui n´ont pas compris le but final. L´écriture, la poésie et la culture générale sont remplacés par des méthodes dites pédagogiques, le social et le politique est l´essentiel et toute notation est considérée comme élitiste. La rigueur et l’ambition ont été remplacées par la tolérance, laquelle est comme on le sait, est mère de la paresse. Et c´est le bon moment, car la société ne pense plus en perspectives, seulement dans l’instant. Ce faisant l´Education Nationale respecte les motivations du marché, le meilleur moyen de vendre étant de supprimer le client qui choisit au profit d´un consommateur qui lui, suit bêtement ce qu´on lui fait croire.

Le but est atteint. Ce que l’on apprend à l’école désormais, c’est l’extrême relativité de toute opinion et de tout savoir. L’autorité du maître a été remplacée par des opinions divergentes, le débat perpétuel et les réseaux sociaux. Contrairement à ce que l´on dit, l’École ne dysfonctionne pas, bien au contraire, elle fait exactement ce pour quoi on l’a programmée: créer un vaste bouillon de cultures disparates où les élèves acquerront des notions approximatives avec des a priori idéologiques. C´est en effet de loin le meilleur moyen de gérer une masse et de la rendre docile, la modernité ayant surtout besoin de citoyens qui ne pensent pas, ne soient pas informés et surtout pas cultivés. Que ferions-nous si c´était le contraire?

La langue française et la culture. A partir des années 1980, l´Education Nationale réduit drastiquement l´enseignement du français sous prétexte que c’est une discipline transversale. Le Français est alors réduit à de la pure communication. D’où l’accent mis sur l’oral ce qui évite les fautes d’orthographe. La simple compréhension suffit pour faire vivre la nouvelle société de masse qui donne priorité à l’expression souvent réduite à des icônes qund oin ne sait plus écrire. Le quantitatif détrône le qualitatif et on ouvre la chasse à l’élitisme, bête noire des pédagogies de masses. Pour ce faire il faut baisser drastiquement les seuils d’exigences. La rédaction et l´expression écrite avec sa logique interne qui oblige de penser est alors remplacée par le« français de banlieue » autrefois encore dit argot car la communication devenu la principale fonction du langage. L´écrit lui, devient secondaire et considéré comme élitiste.

Egalité des chances oui mais pas au profit des élites. Le souci principal ne semble pas être l´enseignement mais l’égalisation des conditions et des chances. Une remarquable façon de justifier la baisse de l´enseignement. La réussite de ce système est indéniable et les statistiques le démontrent. Le but est donc atteint et si les mauvaises langues prétendent que la France brille dans l´échec des concours internationaux, c´est qu´ils n´ont pas compris la finalité de tout le système.

Conséquences.
Ayant cessé de donner aux déshérités les codes du bon langage et de la culture générale, l´ordinaire est de mise.
Le ressenti doit être travaillé plus que le savoir, lequel est élitiste. La masse doit être malléable, réagir selon les souhaits du moment, ne surtout pas avoir d´idées précises contraires aux souhaits exprimés de ceux qui décident. Le marché, tant décrié par certains, a gagné les esprits les plus pervers. Les grands de la communication sont arrivés à leurs fins et la publicité des marques peut faire le reste. La liberté, c´est pour ceux qui peuvent encore décider, mais ne laissons surtout pas entrevoir la finalité qui est celle de nos souhaits sur la masse. Il faut qu´elle consomme, réagisse et pense comme nous le souhaitons. Protégeons l´Education Nationale en la défendant contre ceux qui la critique pour qu´elle puisse préparer sans encombre le but du Trans-humanisme avec sa vison élitiste de la société assortie d´une masse malléable dite société de consommation, paisible et jouissive.

Vous aurez compris, je l´espère tout au moins, que mon cynisme du moment inverse la situation pour mieux la critiquer.

En partie de Jean-Paul Brighelli,  La fabrique du crétin. 5 Août 2021 et quelques remarques de Romée d´Harambure analysant l´évolution dans le sens d´une consommation de masse.