RENE CHARLES d´HARAMBURE,
Financier de l´invention d´une pompe à eau pour propulser les navires.
Fils de Paul d´Harambure et de Marie Anne de Moussy, il est né le 11 septembre 1727 à Preuilly et décédé sans postérité le 7 Février 1784. Il épousa le 7 Septembre 1783, Jeanne Marguerite Dorigny dont il n´aura pas de descendance.(1)
Il commence sa carrière militaire en 1744 comme Cornette dans le régiment de Bauffrémont, et par la blessure d´un coup de sabre à l´épaule lors de la bataille de Laufeld. Ecuyer du Roi en 1750, il revendra cette charge trois ans plus tard pour 90.000 livres. Il reçu l´Ordre de Saint Louis par Louis XV et sera fait Ecuyer d´Honneur de Madame Sophie le 01.01.1771(2)
En 1752 il est fait colonel de la Légion des Flandres. Deux ans plus tard est attaché au Maître de Camp Général des dragons de France. De nouveau blessé d´un coup de sabre en 1755, cela ne l´empêchera pas de participer aux les campagnes d´Allemagne entre 1760 et 1762 comme colonel du régiment des volontaires d´Austrasie puis demande à être mis en congé à partir de 1771. Le 1 mars 1780 il sera fait Maréchal de Camp Brigadier d´Infanterie.
Très lié avec le Prince de Bauffremont, ils ont une correspondance assidue (3) pour organiser des mariages, s´informer des faits et gestes de la cour et intervenir en faveur de son frère aîné Charles, qui sert dans l´armée des Indes à Pondichéry. Sa correspondance avec le Landgrave de Hesse, le Duc de Havré et de Croy, le Prince de Holstein, le Duc de Clermont Tonnerre, le Comte de Lorge, le Duc d´Ayen et le Duc de Choiseul est d´autant plus intéressante, qu´elle décrit les mœurs et les usages de l´époque.
Le plus intéressant est sa correspondance au sujet d´une pompe à feu destinée à la navigation, dont il financera la construction, ce qui aura pour effet de le mettre dans une situation financière difficile. Cette pompe à feu était en réalité une pompe à eau, alimentée par un feu constant, susceptible de faire avancer les bateaux par la pression obtenue. La correspondance a lieu avec Messieurs d´Auxiron et de Folenay et l´affaire sera un échec que d´Auxiron met sur le compte d´une faute du plombier. Cela suscite un nouvel appel de fonds, mais un an plus tard d´Auxiron, l´inventeur, est saisie de toute part et la société est liquidée. (4) Cela mettra entre 1776 et 1782 René Charles en difficultés financières, au point même de voir sa maison de Ménilmontant saisie à la requête de ses créanciers. Par chance, le 12 Novembre 1776 il reçoit un brevet de 2.000 livres de pension et un autre de 3.600 livres, (5) ainsi qu´un don du Roi de 17.300 livres ce qui lui permet de rembourser ses engagements financiers.
Cet échec ne l´empêchera pas de continuer à s´engager dans le financement d´inventions. Ainsi en est il en 1779, d´une demande faite à Monsieur de Sartine, alors Ministre de la Marine, pour un canon de 4 pieds de long qui tire neuf coups en deux minutes.Le ministrelui répond, qu´il ne peut statuer sur le projet que s´il a été expérimenté en réel dans un port. Cette expérience aura lieu le 6 Août 1779, sans qu´il soit possible de dire aujourd´hui quelle en fut le résultat.
Peut être devenu connu comme mécène ou comme financier d´expériences saugrenues, il reçoit deux an plus tard une demande d´un certain Renaudie, ancien médecin criblé de dettes, qui lui propose «de faire un coup de petite fortune sur l´écorce qui fait la base de notre remède» (Tisane spéciale que se faisait envoyer René Charles d´Harambure par ce médecin) L´histoire ne dit pas si René Charles s´est engagé ou non….
(1) (A.N. MC et LXXI Septembre 1783.)
(2) AN. =1 97 Fo 209-210
(3) (A.N. OI 111 Fo 30, 112 899)
(4) (Lettres du 12 Avril 1776, mars 1779, 13, 14,17,28,31 Août, 3 Septembre, 8 octobre 1779 et 3 mai 1780. Sentence du Châtelet de Paris le condamnant à payer 5.175 livres qu´il s´était engagé à payer par billet et reconnaissance d´une dette de 7.115 livres à payer à Melle de Vaurenard, ainsi que condamnation à payer 7.175 livres aux sieurs Girardot, Haller et autres 24 janvier 1784.)
(5) (AN 01 118 Fo 402v –403)